Autoproduire son premier album studio : le cas Paris-Memphis

Produire son propre album ? Voici le rêve suprême de tous les auteurs-compositeurs  ! La conception d’un album, quel que soit le nombre de « tracks » qu’il contient est une aventure à la fois passionnante et exigeante. Pour les artistes autoproduits cette épopée créative a cependant besoin d’être prise en main sous tous ses aspects. L’aspect commercial ne doit pas être négligé mais doit être pensé dès le début. Ce mois-ci nous en parlons avec Céline Schmink, compositrice et parolière dont le premier album « Paris-Memphis » est actuellement diffusé dans presque tous les états aux USA. En 3 ans, Céline a su faire de son album un incontournable des radios universitaires et des stations indépendantes en quête d’exotisme « frenchy ».

Bonjour Céline, avant de commencer, peux-tu nous décrire rapidement ton parcours ?

Bonjour. Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours écrit, qu’il s’agisse de comptines lorsque j’étais enfant, de chansons vers mes 10-12 ans ou encore d’articles, plus tard, à partir de mes 20 ans. J’ai donc eu une première carrière artistique en écrivant pour des magazines et en vendant mes photos à la presse. J’ai débuté la danse très tôt et j’ai continué pendant de longues années en donnant des cours. J’ai eu la chance de danser avec des Grands, notamment en danse Butoh et en Fusion.

Donc j’ai passé les 15 dernières années à écrire, composer et danser. En 2013, je produits un premier 3 titres pressé qui sera lancé simultanément en France à la Galerie Lano, en Australie (à Perth, au Bistrot des artistes) et en Caroline du Sud (à l’Okra bar). Le son est synthé et plait beaucoup. Il y aura un engouement sur la chanson La ballade d’Anissa dont j’ai écrit les paroles et la musique. Cela m’encourage à aller de l’avant avec un album qui me ressemble davantage, « Paris-Memphis ». Bref, je suis officiellement dans le milieu artistique depuis mes 16 ans, donc j’entame ma 25eme année comme « artiste qui ne vit que de son art » si je puis dire. Et ceci est un challenge, jour après jour  !

Autoproduire son premier album studio : le cas Paris-Memphis

« Paris-Memphis » a un bon pedigree, si je puis dire. Expliquez-nous où et comment il a fait parler de lui ?

Pour « Paris-Memphis », la promotion a commencé dès la conception. Mes followers ont pu suivre au jour le jour sa production grâce à des photos et des vidéos. La blogosphère m’a soutenue et fait connaître dans un premier temps. Avant même sa sortie, j’ai fait des festivals. Ensuite j’ai travaillé avec des pointures : les musiciens de Studio Pros à Los Angeles qui travaillent notamment pour les séries américaines et des artistes comme Springsteen ou Beyoncé.

J’ai écrit toutes les paroles et composé 90% des musiques. J’ai également joué de l’autoharp sur deux titres. J’ai fait des radios ici en France (Radio RVB, Radio Orion, Radio 4 etc.), je suis passée en radio dans le monde entier (Belgique, Grèce, Allemagne, Biélorussie, USA, Angleterre etc.), j’ai même fait un show radio qui m’était entièrement consacré en Irlande. J’ai fait une télé ici en France. J’ai eu énormément de chroniques de l’album dans la presse.

Par exemple on a parlé de mon album dans KR Home Studio, l’Union, Le Pays Briard, Music Arts Monthly en Californie, Keristene Magazine à Nashville Tennessee etc. J’ai également eu la chance d’être interviewée pour de gros blogs internationaux comme News Nashville (USA), Ultra Modern Fashion Magazine (USA/INDIA), DLH Music (Music blog, Californie, USA), Tention Free Blog, CelebsFans (blog/magazine en ligne USA), Pro Media Magazine (USA), Viberant Fashion (Mode / USA), Bridals (Mode et Lifestyle, USA). Sur l’année passée, j’ai enrôlées mes chansons dans une centaine de concours de radios comme il y en a beaucoup aux US et j’en ai remporté une douzaine. Par exemple j’ai été choisie comme « Daily dose » (la dose musicale du jour) par le magazine Jammerzine. J’ai été, un temps, première de la catégorie Folk sur Reverbnation. Bref, on entame la troisième année de promotion et ça ne faiblit pas. Il faut dire que nous avons énormément communiqué par Communiqués de presse, nous avons fait de chaque mini-event un event Majeur.

A côté de cela, je suppose qu’il y a eu des concerts ?

Oui. Les concerts et festivals ont amené de nouvelles créations à l’autoharp. Après une année de concerts (Paris, Champagne-Ardenne, Sud-Ouest de la France, Belgique, Allemagne, Angleterre), j’ai mis sur pieds une nouvelle forme de concerts : le Cosy Tour. Juste moi, mon autoharp, une bâche avec les photos des tournées, des coussins, des bougies et les spectateurs au sol, dans une ambiance « comme à la maison ». Le cosy tour a duré 6 mois jusqu’à ce que j’attende mon second bébé  !

J’ai fait 2 fois le Polly Maggoo à Paris, qui est une salle mythique. J’ai été invitée spéciale de la Nuit de l’Octodon, festival du 02, et tête d’affiche du Rock’n’broch Fest (51).

 Autoproduire son premier album studio : le cas Paris-Memphis #2

Qu’est-ce qui a permis de booster la notoriété aux USA ?

Probablement la participation a de nombreux concours. Là-bas les prix sont des articles, des diffusions radios, que des choses utiles à la promotion  ! J’ai également fait un duo avec Chris’M qui est un chanteur californien professionnel, ça a plu.

Et en France, c’est plus mitigé ?

Cela dépend où. J’ai une bonne notoriété dans ma région la Champagne-Ardenne puisque j’y ai fait beaucoup de concerts et de festivals. Et également dans le Sud-Ouest où je suis passée sur des radios qui drainent un nombre élevé d’auditeurs. Je ne dirais pas que la France ne m’intéresse pas mais plutôt qu’aux USA on recherche davantage la complète « artistry ». On aime les artistes qui en plus de chanter et d’écrire peuvent aussi se produire, danser, mettre l’ambiance, avoir uen personnalité totalement artistique. Perso, je peux mener un show télé toute seule. C’est du à mon background en danse, acting et communication.

J’ai été initié à la méthode Actor’s, je sais me détendre et j’ai eu l’habitude de mener des cours de danse devant 150 personnes, micro et oreillette à l’appui. Danser en parlant et chantant m’est familier. Je cherche surtout à percer en Angleterre et aux USA car j’aime voyager et j’aime leur mentalité open où le statut d’artiste complet est respecté. Là-bas lorsque vous faites tout on ne vous accuse pas de vous « disperser » comme c’est le cas ici  !

Qu’est ce qui est le plus important dans l’autoproduction d’un album ?

Avoir un thème. Pour mon album c’était celui du Voyage en solitaire. Respecter un fil rouge tout en gardant sa singularité. Ne pas écouter les autres. Penser marketing mais à 20% seulement. Travailler avec les bonnes personnes. J’ai eu des déboires avec de nombreux arrangeurs avant de trouver le bon et la bonne. J’ai aimé travailler même à distance avec Robb de chez Studio Pros et avec Emilie Credaro en France. Il y a eu d’autres arrangeurs envisagés pour « Paris-Memphis » mais ils n’avaient aucune confiance en moi. Je crois qu’ils n’avaient justement absolument pas perçue cette « artistry » qui est complète et doit rester intègre. Certains voulaient écrire des musiques juste pour toucher leurs droits SACEM, d’autres parce qu’ils ne supportaient pas qu’une femme annonce d’emblée qu’elle faisait tout : paroles-musique-infographie. Il faut se méfier de ceux qui en veulent à votre argent et qui propose un « audit » bidon de votre album pour vous dire ensuite que tout est nul et vous proposer des services médiocres et hors de prix  !

Cela existe partout  ! Il est tentant pour un arrangeur de faire douter les petits nouveaux arrivés de leur talent afin de vendre du service. De toutes les façons, dès qu’on cherche à vous faire changer vos projets et votre travail musical, laissez tomber  ! Trouvez quelqu’un de cool, qui n’ait pas de conflit d’intérêt en jeu et qui accepte de faire sa part d’arrangeur sans aller plus loin.

Dans le milieu musical, c’est fréquent qu’on juge même si c’est vous qui produisez ?

Bien-entendu  ! Comme dans tous les métiers de production artistique  ! Mais attention, un arrangeur n’est ni un agent, ni un producteur. Si votre arrangeur veut tout diriger, demandez-lui combien d’euros il apporte au projet, ça le calmera (rires)  ! Si vous êtes autoproduit, alors c’est vous le boss et cela est difficile à faire accepter  ! Mais les radios adorent  ! Elles sont friandes des récits de vie de ceux qui se font seuls, à la force du crayon, du piano et du micro  ! Alors laissez les râleurs de côté et croyez en vous.

Vous passez sur des radios dans le Tennessee, qu’est-ce que ça représente pour vous avec un album intitulé « Paris-Memphis » ?

Les chansons en anglais de l’album sont diffusés sur DSC Memphis radio qui est un réseau de radios syndiquées émettant sur Memphis et alentours. Cela m’a valu de passer dans Keristene à Nashville également. Je suis fan d’Elvis et j’ai été élevée dans son culte par mes parents. A 14 ans j’ai visité Graceland, alors que dire ? Oui c’est une petite consécration qui fait très plaisir. Récemment j’ai été interviewée par le journal News Nashville. Mais n’oublions pas les autres radios américaines : Skope radio, Pika radio, Wesu Radio, Women in music radio, Jammerstream radio…

Radio WVKR dans l’état de N.Y, Indie Radio Music à Butler dans le Wisconsin, Appetizer Radio au Texas. Un clin d’oeil en guise de merci à Radio Yes ! Basée à Patras en Grèce et Radio Trier, en Allemagne.

Quels sont vos projets ?

Je travaille sur un nouvel album qui sortira dans 1 an et qui contiendra 11 chansons d’amour. Il sera plus électro que mes précédents albums. « Paris-Memphis » était mon premier album studio mais il y a aussi 2 albums live « Lil’wild ones » et « Solo rider ». Donc ce nouvel album sera mon second album studio. Je suis de nouveau maman depuis peu d’un petit Ashley, donc il me faudra du temps pour tout mettre en place comme pour « Paris-Memphis »  !

Son site : http://www.laparoliere.com